Ultra 2010

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L'ultra GRP : ma découverte du très long


26 & 27 août : L’ultra Grand Raid des Pyrénées

Jeudi après midi

Pour moi, cette course est 
l’Objectif et la concrétisation de l’aboutissement d’un planning décidé il y à un an et jalonné d’étapes intermédiaires (Origole 2009, Aventuriers du bout de la Drôme, Aravis). La préparation terminale a été bonne avec un gros mois de juillet ponctuée par les 37Km du Bugul Noz en Bretagne (où j’ai été un peu en deçà de mon ambitieux objectif), le mois d’août tout en vacances et rempli d’activités diverses et quelques belles sorties jumelée à une diététique plaisir
Objectif n°1 : Terminer. Objectif n°2 : entre 40h & 42h.
Stratégie simple: s’économiser tout au long de la première journée en visant la base vie de Villelongue au soir ; Tenir la nuit en montant puis maintenir la cadence la plus rapide sur la deuxième journée. Ne pas faire attention au chrono et gérer step by step uniquement avec l’altimètre et le profil de la course.

ultragrp2010_bandedekikous.jpgArrivée à Vielle Aure sous une chaleur de plomb (presque 40°C) à la suite directe des vacances. Retrait des dossards, dépose des sacs pour les bases vie, briefing complet, rencontres avec plein de kikous et d’UFO : c’est la mise dans l’ambiance de mon tout premier ultra au format 160Km. On décide de faire la course ensemble avec Bottle ; on échange un peu ; on dîne en famille avec Ouster & Mme sur la place centrale du village dans une ambiance totalement dédiée au truc


1ère journée : Vielle-Aure – Villelongue
Vendredi 5h02 – Vielle-Aure

Une nuit étouffante où la chaleur et un peu d’appréhension m’ont tenu longtemps éveillé : 3h de sommeil et un petit déj rapide. Arrivée sur la ligne de départ avec les 669 autres partants sous une température des plus clémentes 
(20°C) : quelques photos, les encouragements d’Ampoule31, dernier briefing pour nous annoncer la météo (très chaud et beaucoup de vent en altitude avec des risques de ne pouvoir monter au Pic du Midi de Bigorre), un sourire d’Hélène comme dernier viatique et c’est parti.

ultragrp2010_monteeavantespiaube.jpgOn est en plein milieu du paquet pour trottiner jusqu’à Vignec où la pente commence de suite : pas de presse, le long ruban de frontales s’allume et la longue montée est enclenchée sur un rythme qui nous paraît raisonnable avec Christian. Quelques passages d’échelles pour franchir des clôtures, un terrain sec, du sous bois et on arrive rapidement à Espiaube où débute une grande montée sur les pistes de ski avec une pente très raide qui commence déjà à scinder le peloton alors qu’au loin les frontales des premier semblent presque être déjà au col du Portet. Le jour se lève et la magie des lumières de l’aurore opère comme toujours.

ultragrp2010_colportet.jpg
Nous voilà au col du Portet en un peu moins de 2h20 avec une vitesse moyenne de montée de plus de 600m/h soit déjà 30mn d’avance sur nos plannings. On bascule dans la réserve de Néouvielle plein vent de face pour descendre au premier ravito. Ca souffle très fort et nous sommes presque stoppés par moment dans les rafales : ca fait bizarre.
Vendredi 7h26 – Restaurant Merlans – 270ème position sur 654 en course – 163ème temps partiel depuis le départ parmi les 347 Finishers 

ultragrp2010_ravitomerlans.jpg1er pointage, petit coup de fil à Hélène qui se re-réveille après m’avoir accompagné au départ, ravito express et on repart en compagnie de JC Duss avec l’intention de ne plus prendre d’avance sur les plannings prévisionnels car c’est maintenant que se gère la suite. Une montée sèche mais assez courte sous un téléski et nous enroulons ensuite le GR10 sur une portion légèrement descendante pour nous retrouver au dessus du lac de l’Oule qui affiche un niveau d’eau assez faible : on ne prend pas trop le temps d’admirer le paysage toutefois alors que le vent souffle toujours fort
.


ultragrp2010_lacbastan.jpgOn arrive rapidement au magnifique enchainement des lacs de Bastan : on contourne le lac inférieur, on passe rapidement au refuge en négligeant le point d’eau mais en profitant de quelques encouragements, on monte au lac supérieur puis on grimpe sérieusement au col de Bastanet dans un sentier à travers les rochers sur lequel il n’est pas possible de courir. Arrivée en haut au premier sommet (2507m d’altitude) avec un cumul direct de plus de 1900m de D+ depuis le départ (pour seulement 200m de D-) : pause photo obligatoire et premier retour sur les paysages superbes qui s’enroulent à nos pieds. Je resserre un peu les chaussures et hop va pour la descente.

ultragrp2010_sousgrezioles.jpg1ère descente : ce n’est surtout pas le moment de s’exploser les quadriceps car la route est encore très longue. On progresse toutefois assez vite vers le refuge de Campana à la faveur d’un terrain propice. La suite est beaucoup plus technique avec de nombreux passages sur blocs rochers jusqu’au barrage de Gréziolles : attention aux appuis et souplesse des chevilles avant tout alors que l’on passe au soleil et que la température monte rapidement (c’est l’heure de sortir la casquette saharienne)

ultragrp2010_descenteartigues.jpgAprès le barrage, le parcours plonge vers Artigues pour un petit 1000m de D- : fidèle à mon idée, je choisis d’aller en douceur et ralentis Christian alors que JCDuss nous lâche irrémédiablement : on se fait pas mal doublé mais je me dis que nous les reverrons plus tard. On croise nos premiers moutons, on aperçoit pour la 1ère fois le pic du midi qui apparaît franchement haut : le téléphérique fonctionne donc a priori il n’y aura pas trop de vent pour annuler la montée complète. Pas mal de randonneur puis beaucoup de spectateurs en arrivant à Artigues après une fin de descent
e en sous-bois

Vendredi 10h27 – Artigues – 301ème position sur 648 en course – 202ème temps partiel sur la descente parmi les 347 Finishers 

2ème pointage : le « coup de frein » est réel car on a cessé de gagner du temps sur les plannings. Ambiance étuve au ravito dans une maison surchauffée - Ravito copieux et remplissage complet en liquide 
(3l y. compris bouteille complémentaire dans le dos) : la suite du programme est copieuse et nous propose rien moins que 1700m de D+ en 11Km de distance avec des températures déjà au-delà des 25°C et très peu de passage à couvert.

ultragrp2010_lepicdumididepuisartigues.jpgOn s’attarde un peu, je ressors les bâtons et c’est reparti pour une très belle montée : au début sous les arbres puis dans un fond de vallon sans vent puis à flanc et enfin de plus en plus raide jusqu’au col de Sencours. A priori, on est encore en mode « économique » mais en fait on double beaucoup de monde : pas si simple de se ralentir durant des heures. Il fait chaud : on change de flanc de vallon sur le pont des Vaques et c’est l’occasion de tremper la casquette abondamment, l’hydratation régulière n’est surtout pas à négliger. Le pic se dresse devant nous telle une muraille alors que des troupeaux de vaches nous regardent passer. La montagne est belle et j’en profite…


ultragrp2010_lepicdumidi.jpgOn arrive au col du Sencours qui n’est qu’une étape de cette très longue montée : Hélène et les filles sont montées à pied depuis la route descendante du Tourmalet et arbore une énorme banderole de soutien pendant que Claire porte fièrement ma casquette Kikourou. Petit ravito nutritionnel 
(les filles me font le plein comme à la station service)
 mais énorme ravito mental donc. On enclenche rapidement la montée finale au pic du midi et les filles ne peuvent suivre au bout de quelques dizaines de mètres. C’est une piste très roulante qui monte d’abord et sur laquelle on voit dévaler en sens inverse ce qui sont devant nous au classement : on avance vite puis on enchaine de suite sur les quelques lacets à flanc de montagne sur lesquels il est délicat de s’économiser. Univers minéral mais quelques lamas sont tranquilles au bord du chemin et font la joie des photographes. Un premier gel énergétique et les 498m de D+ sont avalés en 50mn pour atteindre les 2876m d’altitude qui marqueront le point culminant de la course.

Vendredi 13h33 – Pic du midi de Bigorre – 254ème position sur 614 en course – 141ème temps partiel sur la montée parmi les 347 Finishers 

ultragrp2010_depuislepicdumidi_light.jpgSoleil radieux, vision panoramique, le paysage est à la hauteur des espérances : tout le monde profite un peu au milieu de quelques applaudissements des visiteurs montés en téléphérique : photo, petit point sur facebook, partage d’un petit ravito assis sur un rocher avec Christian… mais il ne fait pas chaud. Je pars en éclaireur pour la descente pendant que Christian reçoit les toutes premières infos sur notre classement par SMS d’un copain. Je descends assez rapidement la pente en prodiguant des encouragements à tous ceux qui montent puis j’arrive à l’hôtellerie des Laquets où m’attend Hélène qui m’accompagne joyeusement dans la descente de la piste et prend même du plaisir à courir pour la première fois depuis longtemps
:-) - on croise supersteph avec son éternel sourire - on rejoins vite les filles restées à mi-hauteur et Claire et Valentine m’accompagne jusqu’à Sencours alors que Christian nous rattrape.

De nouveau ravito à Sencours où l’on s’attarde un peu : je croise Gaëtan qui monte que je ne savais pas sur la course 
(il m’a l’air pas trop mal), les filles me font le plein, Hélène les photos, Christian dévore et me donne les premières infos sur notre classement (301ème position). Après consultation de nos plannings, on a re-gagné du temps dans la montée donc on re-décide de s’économiser pour la portion suivante que j’ai noté comme juge de paix de cette première journée avec un enchainement de descentes-montées-descentes :
ultragrp2010_lacplusbonida.jpg178 D- pour le lac d’Oncet puis 102 D+ pour le col de la Bonida : après l’agitation et le monde au col de Sencours, on retombe dans une ambiance plus feutrée et intimiste entre coureurs alors que les écarts se creusent et que le plafond nuageux se densifie : quelques belles fleurs, des passages assez roulants mais il reste du chemin.

ultragrp2010_pierrierducold_aoube.jpg94 D- pour le lac d’Aouda puis 161 D+ pour le col d’Aoube : pas mal de pierriers et une montée sèche qui semble bien plus haute vue d’en bas : on maintien notre rythme.